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Clément Mignon : « Changer un peu d’air sans pour autant quitter Marseille »

Laurent Swimming est un community manager passionné de la natation et de sports. Spécialiste de la natation française il anime au quotidien une page Facebook, un compte Twitter et un Instagram dans lesquelles se retrouvent toutes les forces vives de cette discipline Olympique !

Interview exclusif Laurent Swimming de Clément Mignon du Cercle des Nageurs de Marseille.

Clément; en 2016 tu étais demi-finaliste du 100 nl au J.O. de Rio ! En 2017 à Strasbourg tu es Champion de France du 50 nl, mais les qualifications pour les Championnats du monde à Budapest n’ont pas été au rendez-vous. Avec du recul comment analyses-tu tout cela ?

C’est sûr que de passer de qualifier direct avec mon temps du 100 libre de 2016, à ne pas être qualifié du tout en 2017 paraît un peu difficile. Pourtant cela reflétait bien mon niveau de compétition de la saison passée ; je ne me suis jamais approché de mes meilleurs temps le peu de fois où j’ai concouru.

Photo courtesy of Clément Mignon

Je m’étais fixé comme objectif pour cette année post-olympique, en accord avec Mathieu Burban mon coach, de favoriser un entrainement pour le 200 m, donc de monter le kilométrage et le nombre de séances hebdomadaires. Nous voulions voir mon ressenti après une telle préparation car c’était le seul moment où je pouvais me permettre de « rater » une année. Je passe donc de 9 entrainements / semaine en 2016 avec environ 40-50km à 10 ou 11 entrainements / semaine avec environ 70 à 80 km.

Cette saison a de loin été ma plus sérieuse, je ne me suis jamais aussi bien entrainé, que ce soit dans l’eau et tout ce qui tourne autours (muscu, récup, alimentation …), j’ai pu voir que je m’améliorais au fil des mois.

Sauf que cette préparation avait un prix, et même avec la meilleure volonté du monde, mon corps se fatiguait petit à petit. Aucun réel indice ne paraît pendant les entrainements, j’étais un « avion » dans l’eau, pourtant arrivé à la compétition … C’était autre chose… Je me suis rendu compte au championnat de France que je pouvais tenir un effort à 90-95% à l’entrainement pendant des dizaines de longueurs sans réellement broncher, et dès le moment où je dépassais ce cap mon corps ne tenait pas 10 secondes… Un 100 nage libre en 49 secondes au France m’a fait vomir 10 min après la course, alors qu’en 2016 je nageais souvent 48″5 sans finir dans cet état.

Donc le constat est simple ; cette année post olympique s’est transformé en travail de fond pour moi (proportionnellement à ce que je peux faire et supporter), et bien que de nombreux effets positifs soient sortis à l’entrainement (aéro, technique, train de vie, …), je me suis mangé chaque effet néfaste, les uns après les autres en compétition. Heureusement cette année n’a rien gâché à mon travail, ce qui est fait est fait : cela portera sans nul doute ses fruits des saisons prochaines.

Tu es en Australie dans le Queensland à Bond University depuis fin août avec un retour prévu fin février 2018. Quelles sont les raisons de cette aventure Australienne ? Et pourquoi Bond University ?

Je voulais, pour la préparation de ma prochaine Olympiade, avoir l’occasion de changer complètement d’environnement, de style de vie et de culture. J’avais eu cette idée juste à la fin des J.O. de Rio, et connaissant quelques nageurs d’ici je me suis permis de leur demander si cela était possible. Après accord de mon coach et du coach sur place, j’ai commencé à préparer mon voyage sans trop me presser car je comptais seulement partir en août-septembre. J’ai eu quasiment un an pour faire mes affaires, visa, mettre de l’argent de côté…

Ce petit « break » Australien me permet de changer un peu d’air aussi, sans pour autant quitter Marseille, et je pense que c’est la meilleure solution.

L’université de Bond a été choisie simplement par le fait que les quelques nageurs Australiens que je connaissais et à qui j’ai demandé des infos venaient d’ici, mais honnêtement je ne regrette pas mon choix !

Présente-moi ton coach Australien et ton groupe d’entrainement ? Et quelle est sa façon de travailler ?

Le coach est Richard Scarce, short et tongues toute la journée, additionnés à une bonne humeur et un sourire à toute épreuve. J’ai rarement été habitué à cela, c’est peut-être même une première pour moi ! Quoi qu’il en soit il arbore une philosophie où il nous laisse quasiment entièrement en autonomie, ce que j’apprécie particulièrement. C’est peut-être aussi pour cela qu’il ne se prend pas la tête et garde le sourire. Il part du principe que si on veut performer, c’est à nous de faire les choses correctement, il ne va pas chercher à se quereller si on ne vient pas à l’entrainement ou si on n’avance pas dans l’eau ; c’est à nous de faire la différence.

Le groupe est aussi sympathique, on est une bonne dizaine formant le groupe élite, il n’y a pas vraiment de tranche d’âge mais on a tous plus de 18 ans je pense, et je suis quasiment le plus vieux aussi. Le groupe compte pour les plus connus Cameron McEvoy, Madi Wilson, le Néo-zélandais Matt Stanley, Alex Graham et bien d’autres. Donc je ne me plains vraiment pas !

L’ambiance est vraiment agréable et les « breakie » (petit repas) ensemble en sortant de l’eau à 8h sont un moment de détente et de rigolade avant d’aller en musculation ou de rentrer chez soi.

D’un point de vue purement natation, recherches-tu dans cette expérience des choses plus précises pouvant t’aider à être plus performant, tant dans ta nage mais aussi dans ton psychisme ?

Je suis venu chercher ici un type d’entrainement différent, après 4 ans au Cercle je pense que c’est cool de découvrir et d’apprendre de nouvelles choses avant de me concentrer sur les 2 années et demie qu’il restera avant les JO de Tokyo. Je pense être assez calé techniquement dans ma nage, donc je pense plus que si quelque chose doit s’améliorer ce sera les autres parties techniques (plongeon virage coulées). Ainsi que les jambes qui me font souvent défaut à l’entrainement et se ressentent en coulées (surtout la deuxième) en compétition.

Après oui, m’aérer l’esprit, prendre le large et venir ici en oubliant toutes les obligations que je pourrais avoir en France, me permet en effet de me concentrer uniquement sur mon sport et mon hygiène de vie. C’est un peu ce qui se passe en stage, lorsque l’on quitte sa maison pour aller 1, 2 ou 3 semaines nager autre part, se détacher de son cadre de vie habituel.

Changement de pays indique automatiquement changement d’habitude et de style de vie. Pour les lecteurs de SwimSwam donne-nous stp tes premières impressions et surprises ?

Les levés sont tôt… on est dans l’eau à 5h30 chaque matin (sauf le samedi 7h30 : grasse matinée !), mais c’est le style de vie australien général que j’ai pu observer dès mon arrivée : ils commencent tôt et finissent tôt. Les magasins et cafés ferment aux alentours de 16h00, sauf les grosses chaînes qui elles ferment aux alentours de 19h00. À Marseille on devait être au bassin généralement à 7h30 minimum donc c’est un peu différent quand même.

Les installations sont magnifiques ici, que ce soit le bassin, la salle de muscu ou bien juste l’ensemble des complexes sportifs….

L’Australien est très amical de nature, je l’ai vu dès que je suis sorti de l’aéroport. Je pense ne jamais avoir sympathisé avec autant de personnes en si peu de temps, les chauffeurs Uber y compris ! J’ai aussi failli apprendre à mes dépens que l’Australien est bagarreur ; j’ai voulu voir la finale Maywether–McGregor dans un pub irlandais pour l’authenticité, mais par manque de places assises je me suis ravisé. En rentrant j’ai eu la joie d’apprendre qu’ils s’étaient mis sur la tronche !!!

C’est aussi un peu délicat pour moi quand je fais les courses de repérer les bons produits, comme très peu de marques sont similaires, je dois aviser et souvent tester ou demander de l’aide pour trouver un produit idéal. La Gold Coast est très américanisée dans sa culture, donc il y a quelques de point négatif sur l’alimentation, mais j’ai encore 5 mois pour trouver les bons produits.

Pareil pour la culture du corps ici, tout le monde veut être musclé ; les fabricants de produits ont compris et c’est limite effrayant quand tu rentres dans un shop pour les compléments alimentaires. Il y a des barils de protéines et autres produits de toutes les couleurs, plus flashy les uns que les autres, certains avec des symboles radioactifs en décoration dessus. Bref j’ai mis 15 min à me trouver un pot de protéine qui a signé une charte éthique avec l’agence mondiale antidopage.

Mis à part ça je ne sais pas trop quoi dire d’autre !

A mon goût pas grand-chose. Si peut être un dernier petit message à tes amis et à tes fans Français ?

Pour clore l’interview je t’avoue être à court d’idée, donc elle sera sans rebondissement.

En gros je voudrais déjà remercier tous ceux qui me suivent, de près comme de loin, je vous fais des bisous et j’espère vraiment pouvoir vous faire vibrer d’ici les prochains mois.

Ne lâchez rien, n’abandonnez pas et suivez votre rêve !!!

Indépendamment de ce que les gens peuvent penser ou dire, soyez et restez vous-même, prenez du plaise dans ce que vous faîtes.

Sur ce, je vous laisse et je profite rapidement de cette dernière question pour faire un bisou à ma maman !

 

 

 

 

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About Braden Keith

Braden Keith

Braden Keith is the Editor-in-Chief and a co-founder/co-owner of SwimSwam.com. He first got his feet wet by building The Swimmers' Circle beginning in January 2010, and now comes to SwimSwam to use that experience and help build a new leader in the sport of swimming. Aside from his life on the InterWet, …

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