Championnats du monde de natation en petit bassin de la FINA
- Mardi 11 décembre – Dimanche 16 décembre
- Hangzhou, Chine
- 25m
- Liste des engagés
- Liste par épreuve
- Programme
- Séries : 9h30 heure locale, 2h30 heure française / Demi-finales et finales : 19h00 heure local, 12h00 heure française
- FINA TV en direct (toutes les sessions)
- Résultats Omega
Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
Dimanche 16 Décembre 2018
A l’issue d’un terrible duel, le 1500 mètres est revenu à l’Ukrainien Mykhailo Romanchuk. Gregorio Paltrinieri, l’Italien, tenant du titre, une nouvelle fois n’a pas pu l’emporter. Seul témoignage de sa supériorité passé, le record mondial en petit bassin, qui est resté debout.
On ne peut parler d’une surprise. Lors de leur précédente rencontre, aux championnats d’Europe de Copenhague, l’an passé l’Ukrainien avait devancé l’Italien, en 14’14s59 contre 14’22s93 sur 1500 mètres. Ici, les chronos ont été épatants, 14’9s14 et 14’9s87. C’est sans doute le duel le plus rapide de l’histoire sur la distance en petit bassin : lors qu’il établit le record mondial, en 2015, aux championnats d’Europe de Natanya, PALTRINIERI l’avait emporté de dix secondes sur son compatriote Gabrielle DETTI, 14’8s06 contre 14’18s, et on ne put vraiment parler de duel… Quant au record des mondiaux petit bassin, il appartenait au Coréen PARK en 14’15s51.
C’est un spectacle dramatique que celui d’un nageur relativement privé de vitesse mais extrêmement endurant, qui tente de décoller un adversaire dont il sait pertinemment, s’il ne parvient pas à le lâcher au train, qu’il le devancera au sprint.
Le 1500 mètres. La distance la plus difficile du programme de natation, dont le pari du sprint effectué par les instances et les programmes de musculation pas très bien pensés (sur 1500m, qui dit poids supplémentaires dit régression), ont amené une sorte de désertification. Il es est, cependant, qui continuent d’illustrer la course, presqu’insensée de difficulté, et qui représente l’épreuve, au sens étymologique du terme, de test : une sorte de Rubicon aquatique…
Qui a nagé un 1500 mètres de compétition sait ce que cela représente – le ventre, la poitrine, qui brûlent, les bras qui se crispent, les jambes qui se tétanisent, l’impression d’une torture auto-infligée, le cœur qui parait atteindre le point de rupture. Rite d’initiation qui frôle la férocité, et dans lequel, à travers l’incandescente astreinte à laquelle on se soumet, se révèlent les tempéraments.
Paltrinieri a tout gagné dans le passé, il est champion olympique (2016), double champion du monde (2015 et 2017), triple champion d’Europe, dans les conditions olympiques. Il savait ce qu’il devait faire pour rompre l’enchantement. Il passait plus vite que dans son record, en 3’43s88 (contre 3’44s02) et 7’30s31 (contre 7’31s33). Mais Romanchuk ne bronchait pas, et Paltrinieri ne pouvait rajouter à cette accélération initiale. Il baissa même le rythme de façon peu perceptible. C’est dans le dernier aller-retour, comme il devait s’y attendre, que Paltrinieri fut défait. Quand Romanchuk, encore devancé d’un mètre environ, passant la vitesse supérieure, le défit enfin : 25s84 contre 27s16.
Le Norvégien Henrik Christiansen terminait, en 14’19s39, troisième de la course, tout comme il avait fini 3e aux Europe de Natanya et aux mondiaux de Copenhague.
Deux Français s’étaient qualifiés pour cette finale, Damien JOLY, qui battait un vieux record de France, et David AUBRY. En finale, ce fut AUBRY, 4e, qui devança JOLY, 5e, le devançant de 0s56, 14’23s44 contre 14’24s, et lui ravissant son record national tout neuf. Tous deux devancent Jan MICKA, qui détenait la meilleure performance de l’année 14’24s88.