Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
Samedi 31 Mars 2018
Aux championnats de Hongrie de natation, marqués par l’absence de Katinka Hosszu et par la nouvelle qu’elle s’est rabiboché avec son coach d’époux ou son époux de coach, comme vous préférez, quelques mois après avoir demandé le divorce, on a pu aussi noter que la natation hongroise était en train de faire peau neuve.
Kristof Milak établit une performance de relief sur 200 mètres papillon, avec 1’52s71. Il approche d’une seconde le record du monde de Michael Phelps, 1’51s51, et d’un centième le record d’Europe et de Hongrie de Laszlo Cseh, 1’52s70. Milak avait nagé l’an passé sur la distance en 1’53s79 aux championnats d’Europe juniors de Netanya.
Déjà, sa performance de l’été dernier indiquait un talent peu commun. Avec 1’53s79, Milak aurait terminé 3e de la course des championnats du monde de Budapest où seuls l’auraient devancé Chad Le Clos (1’53s33) et… Laszlo Cseh (1’53s72).
Mais ce résultat des juniors avait été réalisé trop tard pour le qualifier pour les mondiaux et ce jeune homme n’avait pas été sélectionné sur 200 papillon pour Budapest, où on lui avait préféré le vieux Cseh et Tamas Kenderesi. Il s’était présenté sur 100 papillon, où il avait enlevé la médaille d’argent (avec un record mondial junior, 50s62) derrière Caeleb Dressel, 49s86… et devant le champion olympique de Rio Joseph Schooling et James Guy, ex-aequo avec 50s83. Il avait 17 ans et demi.
Ayant soufflé sur dix-huit bougies le 20 février, Milak a dépassé les performances en papillon de Michael Phelps au même âge, devient l’homme le plus vite du monde « hors-polyuréthane » et s’annonce comme le possible patron de la spécialité… Plus qu’étonnant, car au début de la saison passée, Milak avait été mis au repos en raison de … soucis cardiaques
Cette fois, et quoiqu’il en soit, son temps de 1’52s71 l’impose en effet tout en haut dans le Gotha puisqu’il devance à peu près tout le monde. Michael Phelps, seul, a nagé, à l’époque polyuréthane, en respectivement, 1’51.51, 2009 (record du monde), 1’52s03, 2008, record du monde, 1’52s09, 2007, record du monde, 1’52s20, 2008. Voici donc Milak, arithmétiquement 3e « papillonneur » de l’histoire derrière l’immense Phelps et Cseh, mais techniquement devant !
Entraîné par Attila Selmeci à Uszo Erdi, Milak devance ainsi Laszlo Cseh, qu’on pourrait appeler le Michael Phelps hongrois, de quinze ans son aîné. Lequel Cseh parait toujours être intéressé par la chose, sans pour autant obtenir des résultats équivalents à ceux du passé.
Milak n’est cependant, en 24s04, que 4e du 50 papillon des championnats nationaux, que gagnent ex-aequo Laszlo Cseh et Dominik Kosma en 23s84 devant Krisztián Takács, 23s91.
Performance notable également de Boglarka Kapas, sur 800 mètres dames, à l’issue d’un duel de générations : Kapas, 25 ans, l’emporte d’une seconde et demie après un mano a mano serré, en 8’24s39 contre 8’25s82 à Ajna Kesely, 17 ans. Le lendemain, le 400 dames revient à Kesely, en 4’5s61, devant Kapas, malgré un rapproché final de celle-ci, 4’5s92. Le 1500 mètres masculin revient à Akos Kalmar, 18 ans, en 15’3s14, devant Gergely Gyurta, 15’8s74. Gyurta mène jusqu’aux 1100 mètres, puis ne peut maintenir son allure, au contraire de Kalmar, qui équilibre très bien son effort, 4’58s92, 5’4s65 et 4’59s57. Sur 400 mètres, Milak, en 3’48s71, est devancé par Peter Bernek, son aîné de huit ans, 3’48s69. Dans la dernière longueur, Milak, 27s53, reprend un mètre à Bernek, 28s59, mais échoue d’un doigt. Richard Marton, 3e, 3’50s62. Balazs Hollo, 4e, 3’50s94.
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Bernek gagne aussi le 200 dos en 1’57s33.
Le 200 papillon féminin a été remportée par la championne d’Europe de demi-fond Boglark Kapas, en 2’9s39 devant Liliana Szilagyi, 2’10s20.
Sur 100 brasse, Csaba Szilagyi, 59s74, et Anna Sztankovics, 1’8s63 ; David Horvath enlève le 200 brasse en 2’11s35. Sur 100 dos, Peter Bernek, 54s83, et Katalin Burian, 1’0s55. Burlan « double » sur 200 dos, en 2’9s58.
200 quatre nages : Peter Bernek, 1’59s67 devant David Verraszto, 2’0s10; ordre inverse sur 400 4 nages, Verraszto, 4’12s98, devance Bernek, 4’14s42 (et Gergely Gyurta, 4’15s12). Dalma Sebestyen, 2’12s84, devant Evelyn Verraszto, 2’13s92, tandis que Boglarka Kapas domine le 400 4 nages dames en 4’38s27.
Dans la course au titre du relais quatre fois 200 mètres, gagné par le club Egri Uszo, quelques performances honnêtes : Dominik Kosma, 1’47s63, et Richard Marton, 1’48s90 au start, ainsi que Nandor Nemeth, 1’47s34 lancé. Toujours Nandor Nemeth (18 ans) se distingue par un 47s49 lancé, qui correspond assez précisément à son temps dans la finale individuelle des 100 mètres, qu’il gagne en 48s31 (23s28 + 25s03) devant Dominik Kosma, 49s05 (23s78 + 25s27), Kristof Milak, 49s49 et Maxim Lobanovszkij, 49s59. Nemeth, qui, il y a deux ans, hésitait entre le 100 mètres et le 1500, n’a plus à hésiter. Il sprintera… Il approche d’ailleurs de cinq centièmes le record hongrois du 100 mètres, 48s26, établi au départ du relais quatre fois 100 mètres hongrois des championnats du monde de Budapest avec 48s26.
200 mètres papillon: 1. Kristóf Milák, 1’52s71 (25s07, 53s92, 1’23s14); 2. Tamás Kenderesi, 1’54s14 (26s02, 55s19, 1’24s74); 3. László Cseh, 1’56s45 (25s93, 56s02, 1’26s24); 4. Bence Biczó, 1’56s69 (26s26, 56s13, 1’26s16).