La Ligue Européenne de Natation (LEN) s’est exprimée franchement contre la FINA, suite à son congrès en juillet 2017, pendant lequel ont eu lieu les élections et les nominations de nouveaux et anciens membres à son Bureau et à ses comités dirigeant les 6 disciplines aquatiques : la natation, le plongeon, le plongeon de haut vol, la natation synchronisée, la natation en eau libre et le water-polo.
Dans une publication sur le site de la LEN, intitulée « L’Europe mérite plus », la fédération dénonce l’injustice de la FINA et affirme que les pays européens n’ont pas la représentation qu’ils devraient avoir au sein de l’organisation.
Suite au congrès de la FINA à Budapest, Paolo Barelli, qui dirige la LEN, a souligné que certaines fédérations ont pris de l’importance au sein de la FINA alors qu’elles n’avaient pas d’athlète ayant remporté de médaille ; tandis que d’autres pays, beaucoup plus performants, ont perdu des sièges au sein de la gouvernance et dans les nombreux comités de la FINA. Il y a, par conséquent, une sous-représentation des fédérations européennes : seulement 25% des sièges disponibles dans les comités et les jurys.
Pour mettre en évidence la performance des pays européens, les points suivants figuraient dans la publication de la LEN :
- « L’Europe a remporté 46% des médailles proposées. »
- « L’Europe a produit 49% des finalistes au total. »
- « L’Europe comptait pour 55% des fédérations nationales remportant des médailles. »
- « L’Europe comptait pour 59% des fédérations nationales ayant des finalistes. »
La LEN a présenté de nombreux graphiques indiquant clairement le nombre de médailles et de finalistes des régions bien représentées au Bureau et dans les comités de la FINA et, en contraste, celles qui ont été performantes, mais qui y sont moins bien représentées. Par exemple, la Serbie a perdu son siège alors qu’elle a remporté le championnat du monde de water-polo en 2016.
La LEN met en évidence le fait que donner un siège à des fédérations en développement est un pas en avant nécessaire vers l’internationalisation du sport mais elle ne remet pas en cause la FINA pour cette raison. La LEN pense que les fédérations européennes devraient être davantage utilisées en particulier parce qu’elles ont su accueillir les compétitions variées de la FINA.
« Les comités de la FINA sont un élément essentiel d’une structure qui est supposée assurer le bon déroulement des opérations dans la préparation, l’organisation et le fonctionnement des événements de la FINA.
Leur tâche est de maintenir le plus haut niveau dans tous ces domaines pour assurer que les athlètes puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. Les choix de la FINA vont clairement vers la mauvaise direction. Nous craignons que la structure soit en danger actuellement et que les sports aquatiques soient déviés de leur piste vers le succès au détriment de l’intérêt des athlètes. »
Ce qui n’est pas mentionné dans les documents de la LEN ou dans les publications de la FINA, ce sont les financements par la FINA à chaque fédération nationale : « Selon la décision du Bureau de la FINA, le financement donné aux organisations européennes est basé sur le paiement des cotisations fixées par les Fédérations ».
Il serait logique que les pays qui produisent le plus d’athlètes médaillés et de finalistes lors d’un championnat du monde ou une compétition Olympique doivent payer des cotisations supérieures à celles des fédérations qui sont moins performantes. Mais est-ce vraiment le cas ?
Par exemple, le Koweït a réussi a placé très haut plusieurs personnes dans la gouvernance du sport alors que ce n’est pas un pays très performant dans les disciplines Olympiques.
Pour le moment, SwimSwam n’est pas en possession des chiffres du montant que chaque fédération nationale de la FINA paie pour être un membre de l’organisation. Mais nous avons contacté la FINA pour avoir plus d’informations à ce sujet. En outre, nous ne prétendons pas que le Koweït paye pour avoir de l’influence.
Poser des questions dérangeantes fait partie de notre travail et nous ferons tout pour vous informer dès que nous aurons les renseignements nécessaires.