« Être une femme est fascinant. C’est une aventure qui requiert tellement de courage, c’est un défi sans fin ».
Il y a des choses que seule une nageuse ne peut comprendre.
Le matin, elle voit dans son miroir que ses yeux sont entourés de noir, mélange de mascara et de la marque de ses lunettes de natation. L’odeur du chlore est encore présente sur sa peau, ses draps, son maillot de bain de la veille et sur son sac à dos qui est déjà prêt pour une nouvelle journée d’entraînement.
L’eau fait partie de sa vie. Elle ne change pas de couleur et pourtant, la nageuse y vit une expérience différente chaque jour.
Beaucoup de nageurs disent que la piscine est leur deuxième maison, mais elle voit sa ligne d’eau comme sa seule et unique maison. Quand les murs de briques et de ciment ne sont pas suffisants pour vous sentir en sécurité, les autres murs, ceux qui sont faits d’eau et de carrelage bleu vous protègent toujours. Dans l’eau, le fait d’être à moitié nue n’est pas une faiblesse, au contraire, c’est une force.
La nageuse a les cheveux et les cils abîmés à cause du chlore. Elle achèterait bien une crème miracle pour effacer un an de mauvais traitement dans les bassins. A chaque fois qu’elle se regarde dans le miroir, elle sourit parce qu’elle voit son chignon flou fait en quelques secondes et tenu par un simple élastique.
Elle porte des maillots de bain colorés et embellit les lignes d’eau.
La nageuse donne des conseils et sa force la rend rayonnante.
Elle ne porte ni bracelet, ni boucle d’oreille pendant la semaine et se réjouit de se faire belle le week-end.
Elle adore la combinaison de natation, elle cache sa cellulite et est proche de son corps.
Derrière ses lunettes de natation, ses yeux sont entourés d’un mélange de mascara dissout dans l’eau de la piscine et de ses larmes.
Elle nage fiévreuse et indisposée en pensant que l’eau lui fera du bien et en n’oubliant pas qu’elle ne peut échapper à sa féminité.
On lui dit qu’elle fait un sport d’homme, qu’elle a de larges épaules. Ces dernières sont si larges qu’elles ont la forme parfaite pour consoler ceux qui en ont besoin.
Dans l’eau, la gravité n’existe pas, elle se sent légère. La souffrance n’a pas sa place dans les bassins, la fatigue passera, ses jambes et ses bras sont des moteurs précieux qui la font nager pendant des kilomètres, ils la conduisent vers la reconnaissance, vers qui elle est vraiment.
Cet article est inspiré du texte en anglais écrit par Giusy Cisale, publié le 16 octobre 2018.