Les nageurs du relais quatre fois 100 mètres US des mondiaux de Budapest peuvent remercier Caeleb DRESSEL. En lançant le quatuor de son pays avec un temps de 47s26, record national US qui surpasse tout ce qui a été fait cette saison sur la distance, il leur a rendu un fieffé service. Il leur a donné une seconde, quasiment une longueur, d’avance, qu’ils n’ont plus eu qu’à « gérer » dans une incertitude légèrement moindre que celle, à haut risque, que génère habituellement la haute compétition.
La question se pose de savoir si le DRESSEL de grand bassin est en train de rejoindre le formidable nageur de « short course », l’homme des 40 secondes au 100 yards (son exploit historique de la saison d’hiver). On verra, à confirmer. Mais les symptômes paraissent clairs…
En fait, seul le quatuor brésilien se montra capable d’orchestrer une opposition valable, voire menaçante, en face des Etats-Uniens. Après que DRESSEL ait mis le nouvel espoir brésilien, Gabriel SANTOS, à hauteur de son battement, Marcelo CHIERIGHINI se mit en devoir de grignoter cette avance, en face de Townley HAAS, monstre sacré des 200 yards. Il réussit dans son entreprise sinon totalement, du moins aux deux tiers, et récupéra l’équivalent d’un mètre sur de Texan. Après cela, Cesar CIELO, tout recordman du monde qu’il reste, devenu sous cet angle obsolète, ne fit guère mieux que jeu égal avec Blake PIERONI, et si Bruno FRATUS remonta sur Nathan ADRIAN, ce fut de façon tellement marginale qu’il convient tout juste de le signaler.
Les temps individuels des relayeurs témoignent que l’affaire fut chaude : pour les USA, DRESSEL, 47s26, HAAS, 1’34s72 (47s46), Blake PIERONI, 2’22s81 (48s09), ADRIAN, 3’10s06 (47s25). Pour le Brésil, SANTOS, 48s30, CHIERIGHINI, 1’35s15 (46s85), CIELO, 2’23s16 (48s01), Bruno FRATUS 3’10s34 (47s18). Derrière, le quatuor hongrois, 3’11s99, marquait son territoire par une médaille de bronze inattendue et confirmait que les Magyars ont retrouvé après un demi-siècle de disette un sprinteur digne de ce nom : Richard BOHUS, 47s21 lancé. Les Russes, avec MOROZOV, placé en second, 47s52 lancé, suivaient en 3’12s58, et devançaient le Japon, 3’13s65 et le Canada, 3’15s25 tandis que deux fortes équipes, l’Australienne et l’Italienne, étaient disqualifiées.
Et les Français? Bon, ils n’étaient pas là, première depuis longtemps. Aucun regret pour la gagne, ou pour une médaille. Un petit regret cependant. La compétition, c’est comme Dallas, un univers impitoyable…
Adam PEATY, 58s21 en séries du 100 brasse, 57s75 en demi-finales, a montré qu’il continuait de représenter un cas à part dans sa course de prédilection. Les deux Américains, Kevin CORDES, 59s15 et 58s64, et Cody MILLER, 59s14 et 59s08 mènent la danse des qualifications, mais loin derrière le Britannique.
Dans les qualifications du 200 quatre nages dames, Katinka HOSSZU ne s’est pas ménagée, qui a réussi 2’7s49 en série et 2’7s14 en demi, alors que son record du monde est 2’6s12. Melanie MARGALIS, USA, après s’être baguenaudée en séries (2’11s), a salement appuyée en demi, en 2’8s70. La première demi-finale était revenue à Sydney PICKREM, Canada, en 2’9s17. Seules les Japonaises plaçaient deux filles en finale, IMAI et HOHASHI.
Sarah SJÖSTRÖM, avant son formidable 100 mètres libre du relais, s’est plus que bien débrouillée sur 100 papillon, gagnant les séries en 55s95 et les demi-finales en 55s77, près de son record des championnats du monde (55s64 à Kazan), et même de son record du monde (55s48 à Rio). Kelsi WORRELL, USA, 56s44 en séries, enlevait la première demi-finale en 56s74, à la lutte avec la jeune Japonaise Rikako IKEE, 56s89. Mais, derrière SJÖSTRÖM, le meilleur temps des demi-finales revenait à Emma MCKEON, 56s23 à la bagarre avec la grande Suédoise.