Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
Vendredi 16 Novembre 2018
Je ne dirais pas qu’on le sentait venir, mais Vladimir MOROZOV, à défaut d’effacer le nom d’Amaury LEVEAUX de la liste des recordmen du monde en petit bassin du 100 mètres, a rejoint le Français sous les 45 secondes, et l’a approché d’un centième, avec 44s95 contre 44s94, au cours de la deuxième journée du meeting de Singapour. Après s’être qualifié sans effort, en 47s03, à la ligne 4, il passait selon son habitude très vite en finale, en 21s34 au 2e mur de virage, 0s10 plus vite que six jours plus tôt à Tokyo, quand il avait établi le record « world cup », l’amenant à 45s16. Amaury LEVEAUX, lorsqu’il avait réussi ses 44s94, le 13 décembre 2008 à Rijeka, en Croatie, était passé plus lentement, en 21s72.
Peut-être parce que Leveaux était plus résistant, comme le démontraient ses temps sur 200 mètres, alors que MOROZOV s’approche plus, techniquement et physiologiquement, du profil du sprinteur pur ; peut-être aussi parce qu’à l’époque des combinaisons polyuréthane, la flottabilité du nageur était mieux assurée ; sans doute enfin parce qu’en passant plus vite, on se condamne simplement à finir moins bien, Vladimir n’a pas pu conserver son avance. Mais il ne s’en est pas fallu de beaucoup, et nul ne peut prédire si le Russe ne peut faire un petit peu mieux d’ici les mondiaux en petit bassin, à la mi-décembre.
Derrière lui, Kyle CHALMERS, s’il subissait la vitesse de base du vainqueur, ne perdait plus rien après les 50 et remontait même légèrement. Mais il restait à un mètre du vainqueur à l’arrivée.
Le meeting apparut assez peu fréquenté dans certaines courses, ce qui donna quelques « cavaliers seuls », comme celui de Katinka HOSSZU qui laissa sa seconde, Boglarka KAPAS, à quatorze secondes ! ou de Femke Heemskerk, qui gagna le 200 mètres libre dames délaissé par Sarah SJÖSTRÖM, avec deux grosses longueurs d’avance. En brasse, Alia ATKINSON ne laissa aucune chance à Yulia EFIMOVA…
Mauvaise pioche pour cette pauvre HOSSZU, débuter son après-midi par un 400 quatre nages, et, en outre, le parcourir à fond la caisse, cela a pu laisser des traces, quand elle se présente au départ du 100 dos. Surtout avec les gros bras qui se concentrent dans l’épreuve. Kira TOUSSAINT, qui a alterné l’excellent et l’encore meilleur pendant cette Coupe du monde trouve le moyen de devancer Minna ATHERTON dans un temps de 55s.
Mais on sait que Hosszu marche à l’orgueil, et que si elle donne une certaine importance (financière) aux meetings, n’en garde pas moins l’œil fixé sur les « grandes » compétitions, celles qui construisent votre palmarès. Quand elle nage dans les meetings, World Cup ou pas, elle se prépare pour autre chose…
MESSIEURS
- 100 mètres: 1. Vladimir MOROZOV, Russie, 44s95 (record, ancien, 45s16 par lui-même) ; 2. Kyle CHALMERS, Australie, 45s54 ; 3. Blake PIERONI, USA, 46s26.
- 1500 mètres : 1. Mackenzie HORTON, Australie, 14’44s22
- 50 dos: 1. XU Jiayu, Chine, 22s71; 2. Michael ANDREW, USA, 23s11
- 50 brasse: 1. Ilya SHYMANOVICH, Biélorussie, 25s95; 2. Kiril PRIGODA, Russie, 26s01; 3. Peter STEVENS, Slovaquie, 26s09; 4. Michael ANDREW, USA, 26s10; 5. YAN Zibei, Chine, 26s32.
- 200 papillon: 1. LI Zuhao, Chine, 1’50s96; 2. WANG Kuan-Hung, Taipeh, 1’52s38 ; 3. Masayuki UMEMOTO, Japon, 1’52s72; 4. Sajan Prakash PRAKASH, Inde, 1’53s47.
- 200 4 nages : 1. Shun WANG, Chine, 1’51s84; 2. Mitchell LARKIN, Australie, 1’52s21; 3. Hiromasa FUJIMORI, Japon, 1’53s86.
DAMES
- 200 mètres : 1. Femke HEEMSKERK, Pays-Bas, 1’52s57.
- 100 dos : 1. Kira TOUSSAINT, Pays-Bas, 55s92 ; 2. Minna ATHERTON, Australie, 56s21 ; 3. Emily SEEBOHM, Australie, 56s47; 4. Katinka HOSSZU, Hongrie, 56s66.
- 100 brasse: 1. Alia ATKINSON, Jamaïque, 1’2s74; 2. Yulia EFIMOVA, Russie, 1’3s58.
- 50 papillon: 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 24s63; 2. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 24s64 ; 3. Tayla LOVEMORE, Afrique du Sud, 25s54.
- 400 4 nages : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 4’24s02.